La prière sur le mort est une obligation rituelle qui s’impose à l’ensemble des musulmans. Elle doit être exécutée pour tous les défunts musulmans, sauf ceux qui sont morts martyrs et l’enfant mort à la naissance sans avoir poussés de cris.
De même, elle est due aux musulmans qui auraient embrassé l’islam juste avant de mourir, quant bien même ils n’auraient jamais eu le temps d’exécuter la moindre prière ou le moindre jeûne. Le fait que le défunt ait fait connaître son adhésion à l’islam en prononçant le shahâda est suffisant. Dans ce cas, les devoirs dus au musulman lui sont applicables (en l’occurrence la prière mortuaire) et, il n’est pas permis à un musulman de douter de son adhésion, et, sous ce prétexte, négliger de faire la prière mortuaire sur lui.
Pour illustrer ce qui précède, il nous est rapporté qu’un jour un musulman est venu dire à l’envoyé de Dieu : « J’ai tué untel parce qu’il n’était pas musulman ». Le Prophète se fâcha à ce propos et répondit : « Comment sais-tu qu’il n’était pas musulman ? As-tu ouvert son cœur pour savoir ce qu’il contient ? »
La prière mortuaire peut avoir lieu au cimetière, juste avant l’inhumation, ou encore dans la mosquée. Mais elle peut également être exécutée dans tout autre endroit où le corps aura été déposé avant d’être transporté sur le lieu d’inhumation.
En principe, la prière mortuaire n’a lieu qu’une seule fois pour un même défunt, mais il n’y a pas unanimité des savants sur ce point. Dieu est le plus Savant.
Il semble qu’il n’y ait pas d’inconvénient à ce que la prière soit faite plusieurs fois pour des personnes individuelles, ou par des groupes de personnes qui se succèdent.
Par exemple, dans le cas d’un transport de la dépouille, la prière est souvent exécutée une 1ere fois sur le lieu du décès par les personnes venues saluer le défunt, puis avant la mise en terre par les personnes qui sont présentes sur le lieu de l’inhumation.
On nous rapporte que, lors de la mort de l4envoyé de Dieu, la prière fut faite par plusieurs groupes successivement, avec le nombre de gens que pourrait contenir la chambre où il reposait, d’abord par les hommes, puis par les femmes et les enfants, et enfin les esclaves.
Concernant les enfants, on doit comprendre qu’il s’agit des enfants pubères, c’est-à-dire en âge de prier. Dieu est le plus Savant.
Il est à remarquer que, dans le cas particulier, le Prophète fut enterré sur place, dans la chambre même où il rendit le dernier soupir.
En effet, les femmes qui remplissent les conditions habituelles pour faire la prière rituelle peuvent également participer à la prière mortuaire. Dans ce cas, elles s’alignent derrières les hommes.
Nous savons que lorsque les femmes ont leurs menstrues ou des lochies elles ne prient pas. Cependant, si elles viennent à mourir dans cet état, on les lave et on fait la prière sur elles.
Si pour une raison quelconque la prière n’a pas eu lieu sur un défunt avant son enterrement, il est encore possible de la faire après son inhumation.
La prière mortuaire peut également avoir lieu en l’absence du corps du défunt. Ainsi, ceux qui faute de pouvoir se rendre au funérailles souhaitent prier pour le défunt peuvent se regrouper et prier pour lui : il s’agit de la prière de l’absent.
Par contre, on ne prie pas sur les défunts non-musulmans. Notons que dans chaque religion il existe une pratique particulière et que les Juifs et les Chrétiens prient sur leurs morts et les enterrent selon un rituel qui leur est propre.
Enfin, on ne fait pas la prière sur celui qui s’est suicidé, même s’il disait musulman. L’islam considère qu’au moment où il s’est donné la mort, il n’était plus musulman puisqu’il est intervenu dans l’ordre de ce que Dieu a crée et n’a pas su attendre que son décret se réalise.