Quant à l’homme qui s’adonne aux turpitudes, les deux Anges l’interrogent en ces termes : « Qui est ton Seigneur ? » Il répond : « Je n’en sais rien ». Ils lui disent alors : « Pourvu que tu ne saches et ne connaisses jamais ! » Puis ils le frappent avec leurs battes de fer jusqu’à ce qu’il s’enfonce et atteigne la septième terre. Lorsque la terre le rejette dans sa tombe, ils le frappent encore à sept reprises.
Or les états de ceux qui ressemblent à cet homme diffèrent selon les cas. Il y a ceux dont l’œuvre se métamorphose en un chien qui ne cesse les mordre jusqu’à l’Heure du Jugement, comme c’est le cas des hérétiques. Il y en a d’autres dont l’œuvre se métamorphose en porcs pour les châtier dans leurs tombeaux : ce sont les gens qui ont douté.
Tel est le sort que connaissent les habitants des tombes. Nous avons seulement voulu être brefs, car le fond de tout ceci c’est que l’homme est puni dans sa tombe par ce qu’il a le plus redouter dans sa vie antérieure. Ainsi, il y en a qui craignent les chiots plus que tout autres animal. Les tempéraments des hommes sont nombreux et variés. Nous demandons à Dieu de nous accorder l’immunité et l’absolution avant que nous ayons à subir le châtiment.
On rapporte que plus d’un mort vu en songe a été interrogé ainsi : « Comment vas-tu ? », et qu’il a répondu : « J’ai prié sans avoir accompli auparavant mes ablutions mineures. Aussi Dieu m’a-t-Il livré à un chacal qui m’épouvante dans ma tombe, rendant ma situation la pire qui soit ». A un autre vu en songe, on a demandé : « Comment Dieu t’a-t-Il traité ? » Il répondit à celui qui l’interrogeait : « Laisse-moi tranquille ! Un jour, je n’a pu faire mes ablutions majeures à la suite d’un état d’impureté que j’ai contracté, et Dieu m’a revêtu d’un habit en feu dans lequel je ne cesserait de m’agiter jusqu’au jour de la Résurrection ». A un troisième vu, en songe on a demandé : « Comment Dieu t’a-t-Il traité ? » Il répondit : « L’homme qui m’a lavé après ma mort m’a retourné violemment et un clou qui saillait de la baignoire m’a écorché ». Au lever du jour, on interrogea celui qui l’avait lavé et il répondit : « Certes. Ce qu’il rapporte est exact, mais cela est arrivé involontairement ». A un autre encore qui a été vu en songe, on a demandé : « Comment vas-tu ? Peut-être n’es-tu pas mort ? » Il répondit : « Certes, je suis bien mort et je vais bien, sauf qu’après qu’on ait recouvert ma tombe la pierre m’a brisé une côte et m’a fait souffrir ». Or, on a ouvert sa tombe et on a trouvé tout comme il l’avait dit. Un autre apparut également à son fils pendant son sommeil et lui a dit : « O fils de malheur : Répare la tombe de ton père qui est inondée par la pluie ». Au lever du jour cet homme envoya des gens inspecter le tombeau de son père et ils trouvèrent effectivement que des infiltrations provenant d’un ruisseau voisin avaient inondé le tombeau.
On rapporte également qu’un bédouin arabe s’est vu dire à son fils en songe : « Comment Dieu t’a-t-Il traité ? » Son fils lui répondit : « Je n’ai aucun ennui si ce n’est qu’in m’ait enterré à proximité d’un tel qui était libertin. Or, je suis effrayé par toutes les sortes de châtiment qu’il subit ».
Souvent on a rapporté le même genre de récits qui montrent que les habitants des tombes sont tourmentés dans leurs tombeaux. Il suffit pour l’attester de mentionner à ce sujet cette parole du Prophète – que Dieu lui accorde Grâce et Paix : « Le mort souffre dans son tombeau comme le vivant dans sa maison ». Il faut savoir en plus que l’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde Grâce et paix – a défendu qu’on brise les os des morts. En effet, passant un jour près d’un homme assis sur la dalle d’un tombeau, il le lui défendit et dit : « Ne gênez pas les morts dans leurs tombeaux ».
De même, visitant le tombeau de sa mère Amina, le Prophète – que Dieu lui accorde Grâce et Paix – pleura et fit pleurer tous ceux qui l’accompagnaient. Puis il dit : « J’ai demandé à mon Seigneur la permission d’invoquer le pardon en faveur de ma mère, mais il ne me l’a pas accordée. Alors, je Lui ai demandé la permission de visiter sa tombe et Il me l’a accordée. Aussi, visitez les tombes car elles bous rappellent la mort ». En plus, le Prophète – que dieu lui accorde Grâce et Paix – avait l’habitude de dire, en se présentant devant les tombes pour les visiter : « Paix sur les habitants de ces demeures. O musulmans et croyants ! Nous autres aussi, quand Dieu le voudra, nous nous joindrons à vous. Vous êtes nos devanciers et nous sommes vos suivants. O mon Dieu ! Pardonne-nous et pardonne-leur l’absolution ». Il avait coutume aussi d’instruire ses épouses pour transmettre ses enseignements aux femmes qui visitaient les tombes. Il disait à ses épouses de répéter ses paroles à ces femmes.
Salih al-Mounzi rapporte ceci : « J’ai interrogé un savant : « Pourquoi est-il interdit de prier dans les cimetières ? » Il me répond : « En raison de l’existence d’un Hadith à ce sujet ». Et il m’a cité le Hadith suivant : « Ne priez pas entre les tombes, car c’est une source de regret incommensurable ». On rapporte également qu’un homme a dit : « Je me suis mis un jour à prier entre les tombes pendant un jour de grande chaleur, lorsque soudain j’aperçus la silhouette d’un homme ressemblant à mon père, assis sur sa tombe. Je me suis prosterné de frayeur et je l’ai entendu dure : « La terre est-elle donc trop étroite pour toi, pour que tu viennes, depuis quelque temps nous gêner avec ta prière ». De même, il est rapporté dans un Hadith authentique que l’Envoyé de dieu – que Dieu lui accorde Grâce et Paix, en passant près d’un orphelin pleurant sur la tombe de son père, pleura lui aussi par compassion, puis il dit : « Le mort est tourmenté par les larmes que les siens versent sur lui ». C’est-à-dire que les larmes l’attristent et apparus en songe et on répondu à la question sur leur état de la façon suivante : « Je vais mal et mon état ne fait qu’empirer à cause de tel homme et de telle femme qui pleurent et se lamentent beaucoup sur moi ». Evidemment, seuls les impies nient cela. Pourtant, l’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde Grâce et Paix – a dit : « Chaque fois que l’un de vous passe près du tombeau d’un frère croyant qu’il a connu sur cette terre et qu’il lui adresse un salut, le mort le reconnaît et lui rend son salut ». Le Prophète – que Dieu lui accorde Grâce et Paix – a dit également en partant après l’inhumation d’un homme : « Les morts entendent le bruit de vos pas, et il entendent bien d’autres choses encore ».
Un jurisconsulte (Faqih) mourut sans laisser de testament. Dans la nuit, il se mit à hanter sa maison, disant : « Donnez à tel homme une certaine quantité du produit de la récolte, remettez à tel autre le document qui se trouvait depuis quelque temps en dépôt chez moi ». Au lever du jour, les membres de sa famille se sont racontés les uns aux autres ce qu’ils avaient vu ? Ils donnèrent la quantité du produit de récolte et cherchèrent le livre. Ils furent fort étonnés de ne pas le trouver, mais plus tard on le trouva dans un des recoins de la maison.
Un autre homme rapporte ceci : Notre père avait engagé un précepteur pour nous donner des leçons à domicile, mais il arriva qu’il mourut. Six jours après sa mort, nous sortîmes pour visiter sa tombe et nous nous mîmes à nous rappeler les uns aux autres les volontés de Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié. Au passage d’un marchand de figues, nous lui achetâmes un plateau que nous mangeâmes en jetant les téguments sur sa tombe. La nuit suivante notre père vit le mort en songe et lui demanda comment il allait. Il répondit : « Je vais très bien, sauf que tes enfants ont fait de ma tombe un tas d’immondices et ont tenu à mon sujet des propos qui relèvent de l’impiété ». Notre père nous interpella à ce sujet en nous disant : « Le Cheikh mort m’a dit que vous aviez tenus sur sa tombe des propos qui relèvent de l’impiété ». Nous dîmes en guise de réponse « Gloire à Dieu ! Il ne cesse de nous éduquer depuis l’autre monde comme il le faisait dans celui-ci ».
Des récits du même genre sont innombrables. J’ai voulu en citer seulement quelques exemples édifiants à titre d’enseignement.