Il s’agit ici de la seconde mort dans la mesure où c’est la privation des sens intérieurs comme la mort corporelle est la privation des sens extérieurs. En effet, dans le premier cas, ce sont les corps qui sont les moteurs de l’action alors qu’ici les êtres ne prient pas, ne jeûnent pas et ne pratiquent aucune forme d’adoration. Dur reste, si Dieu faisait entrer un Ange dans un cadavre, il ne pourrait y résider, car il aurait tendance à se rattacher à son propre monde. Or l’âme est une substance simple : quand elle est unie au corps, celui-ci est assuré de vivre et de pouvoir agir.
Il reste que les opinions des gens divergent au sujet de la durée qui s’écoule entre les deux sons de Trompette. Pour la majorité d’entre eux cette durée est de quarante ans. Mais, celui dont je ne doute aucunement son savoir et de sa connaissance m’a dévoila que c’est une affaire que seul Dieu – qu’Il soit exalté – connaît, car elle relève des secrets divine. Il m’a indiqué également que l’exception est exclusivement réservée à Dieu – qu’Il soit glorifié et magnifié. Je me suis alors demandé que signifie cette parole du Prophète – que Dieu lui accorde Grâce et Paix : « Je serai le premier pour lequel la terre s’ouvrira au jour de la Résurrection et je trouverai mon frère Moïse agrippé au pied du Trône. Mais je ne sais pas s’il aura été ressuscité avant moi ou s’il fait partie de ceux qui bénéficient d’une exception accordée par Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié ? » A notre avis ce Hadith signifie qu’avant la Résurrection, les corps ne peuvent ressurgir, même dans le cas de Moïse, et que l’exception évoquée par l’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde Grâce et Paix – concerne le moment de l’épouvante. Car les créatures, lors du cri menaçant et de la grande épouvante, sont dans l’état que décrit Ka’b en s’adressant à ‘Omar Ibn al-Khatab – que Dieu soit satisfait de lui – au cours d’une assemblée où il a évoqué la gravité de la situation à ces moments précis : « O Ibn al-Khattab ! Même si tes œuvres étaient équivalentes à celles de soixante-dix prophètes, je crois que tu n’échapperais pas à ce jour, à moins que tu ne sois de ceux que Dieu a exemptés de l’horreur de l’épouvante et de l’anéantissement ». Ce sont les gens de la quatrième station et il ne fait pas de doute que Moïse en fait donc partie de l’accomplissement de l’ordre des choses. Du reste, si l’un d’eux y était, il répondrait quand Dieu demande : « A qui appartient aujourd’hui la Royauté ? », et il dirait : « a Toi, ô Dieu unique, Tout-Puissant ».